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A Sciences Po, la direction veut redonner confiance et rassurer les donateurs après le retrait de Mathias Vicherat

La « mise en retrait » de Mathias Vicherat de ses fonctions de directeur a été actée, de même que la date de son futur retour en poste, le 29 janvier 2024, qui pourrait cependant être repoussée. A l’issue d’un marathon de quatre réunions exceptionnelles entre le 12 et le 18 décembre, les instances dirigeantes de Sciences Po ont validé « la solution la plus consensuelle », selon l’expression reprise par l’administration au cours des débats.
Mathias Vicherat et son ex-compagne, Anissa Bonnefont, qui s’accusaient réciproquement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue le 3 décembre avant d’être remis en liberté le lendemain. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris, mais aucune plainte n’a été déposée de part et d’autre.
A l’issue de ces multiples réunions internes – exercice qualifié de « thérapie de groupe » par l’un des membres du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) –, l’inquiétude n’est pas retombée, tant restent incertaines les conditions de la reprise de poste à une date qui correspond aussi à la rentrée des étudiants après la trêve de Noël.
« Il y avait clairement deux points de vue qui ont eu beaucoup de mal à s’entendre », témoigne Nathan Arsac, élu étudiant proche du syndicat l’Union étudiante, lundi 18 décembre, au sortir de la réunion du conseil de la formation et de la vie étudiante, qu’il a perçue comme « extrêmement tendue ». « L’appel à la démission est toujours soutenu par une partie des étudiants face à l’administration de l’école pour qui la question n’était pas de savoir si Mathias Vicherat reviendrait mais quand il reviendrait. »
Le décès, dimanche 17 décembre, de l’économiste Philippe Martin, doyen de l’école d’affaires publiques de Sciences Po et membre du bureau de la FNSP, a porté un coup supplémentaire à l’établissement, qui a préféré différer la communication officielle sur les modalités du retour du directeur, initialement prévue lundi 18 décembre.
Selon les informations recueillies par Le Monde, et exposées par la présidente de la FNSP, Laurence Bertrand-Dorléac, dans un message interne diffusé le 15 décembre, le dispositif consiste à confier aux collaborateurs directs de M. Vicherat l’intégralité de ses compétences, jusqu’au 29 janvier. Avant cette date, une commission rassemblant les principaux représentants des différents conseils sera chargée d’étudier les modalités précises permettant au directeur « soit de reprendre ses fonctions à l’issue de sa mise en retrait ou de prolonger cette mise en retrait pour une durée globale n’excédant pas trois mois », rapporte un communiqué du syndicat étudiant Nova. Durant cette période, le directeur ne touchera pas de rémunération, se plaçant dans la situation d’un congé sans solde.
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